Notre Histoire

La Casa Fuerte de Adeje est un lieu fascinant rempli d’inconnus.


Sa légende est romantique et sombre à la fois.

Avec le temps, la raffinerie de sucre d’Adeje a prospéré et devint la plus ancienne de l’archipel, s’étendant jusqu’en 1811. Le sucre de canne s’emballait et s’exportait sous forme de pain. C’est ainsi que la grande activité économique d’origine agraire se diffusa à Casa Fuerte.

En plus des esclaves, on y trouvait des travailleurs libres, des administrateurs, des majordomes...

La puissante famille Ponte composée de Comtes de La Gomera et de Marquis d’Adeje, gouverna Adeje pendant presque trois siècles et créa d’impressionnantes archives familiales parmi lesquelles on trouve des testaments, des dons, des achats de terres, des inventaires de biens, de la comptabilité etc.

Toutefois, nous ne connaissons pas grand chose de ce qui a été construit à l’intérieur de Casa Fuerte entre le XVIème et XIXème siècle,car nous n’avons pas les plans généraux du château et du palais allant jusqu’à 1873. C’était véritablement immense. Il y avait un oratoire, des granges, des écuries, des maisons à chaudières, une assistance médicale, un lieu pour les bagasses, la comptabilité, des réservoirs, des caves à miel, à vin et eaux et un endroit pour le sucre. En somme, le monde de Casa Fuerte était très complexe. Un lieu-de-vie, la boulangerie, toujours en mouvement et en activité constante.

A partir de 1766, à la mort du dernier Ponte sans descendance, les propriétaires déménagea à Madrid. Toujours est-il qu’en 1779, on comptait encore 57 personnes résidant dans La Casa Fuerte. A partir de là, les administrateurs devaient rendre des comptes à Madrid. En 1811, Casa Fuerte prit une autre direction en raison du dégât des terres et de la peste causée par les vers, ce qui affectait la production les champs de canne à sucre. On modifia alors les plantations par celles de fruits ou de vignes.

Etiqueta de los empaquetados de tomates ©CAFU

L’événement le plus tragique de Casa Fuerte s’est déroulé au début du XXème siècle ; il se produisit alors le dernier et le plus virulent incendie qui détruisit Casa Fuerte presque en entier. C’était le 9 avril 1902 et on perdit pour toujours ses principaux bâtiments : le palais et les granges. 


Paradoxalement, l’ancienne maison-tour resta debout. On ne saura jamais si l’incendie était intentionnel ou s’il a servi à faire baisser la valeur des terres, dû à la disparition de la grande demeure. Ça fait partie de la légende triste et de la décadence de Casa Fuerte.

Heureusement, les magnifiques archives ont été sauvées car elles étaient gardées dans d’autres salles

Il serait injuste de ne pas mentionner Monsieur Henry Wolfson ; un anglais d’origine juive et russe qui fut le promoteur de l’exploitation agricole à Tenerife de bananes et de tomates pour sa future commercialisation en Europe, surtout en Angleterre.

Aussi bien Monsieur Wolfson que l’entreprise Fyffes avaient acheté de nombreuses terres, qui étaient alors liées à la famille Ponte, les anciens propriétaires de La Casa Fuerte. Avec eux et d’autres coopérations une époque d’apogée a été atteinte et culmina en 1887.

Une nouvelle famille, les Curbelo de Gran Canaria s’installe dans la Casa Fuerte à partir de 1904. Ils édifièrent quelques nouvelles constructions à l’intérieur et à l’extérieur, en accord avec les besoins des temps modernes. Dans l’aile gauche, en passant par le portail, on construisit l’emballage, et dans l’aile droite au nord de la pièce on installa le guano.

Ils préparaient les pépinières, les transplantaient, ramassaient les fruits et les emmenaient à Casa Fuerte où ils les séparaient en fonction de la qualité et de la taille en prévision de la future cargaison par le quai du Valito. 

A partir de là, on les exportaient à la péninsule et en Europe. Ils faisaient le même travail avec les bananes, et dans une moindre mesure avec les aubergines, les oranges et les citrons...

Cela a été très prospère pour Adeje et ses environs, à tel point que des travailleurs extérieurs à l’île venaient travailler, comme par exemple ceux de l’île La Gomera et Gran Canaria. 

Et lorsqu’ils terminaient leurs travaux dans les cultures vivrières, ils étaient nombreux à continuer le travail à l’usine d’empaquetage pour aider les autres. Le nombre dépendait de la récolte. En les comptant tous, ils étaient environ 40 ou 50 travailleurs. Dans l’empaquetage des grappes de tomates, la moitié d’entre eux étaient des femmes.

Etiqueta de los empaquetados de tomates ©CAFU

Etiqueta de los empaquetados de tomates ©CAFU

Avec le temps, les subventions prirent fin dû à la compétition de la péninsule, et même des moins chères tomates marocaines. L’empaquetage ferma dans les années 80 et par la suite, la coopérative de San Sebastien s’en chargea.

Le prospère commerce de tomates sous les Curbelo constitue une autre époque dorée, quoique courte, de la hacienda Casa Fuerte et elle se reflète aujourd’hui dans les belles étiquettes et marques découvertes presque par hasard, avec grande joie, dans une boîte en carton toute poussiéreuse, au fond de l’ancienne tour.

Casa Fuerte n'est pas tombée dans l'oubli.

Ses actions et ses pertes au fil des siècles ont apporté de nombreux avantages aux îles.

Ses murs tissés de travail, de splendeur et de sueur continuent à nourrir notre imagination.